Abécédaire Imaginaire de l’Intelligence Artificielle – Cognition et Esprit Critique
Fabligilance
/fa.bli.ʒi.lɑ̃s/
n.f. Capacité à identifier et remettre en question les informations erronées générées avec conviction par les systèmes d’IA, en distinguant le factuel du plausible mais inventé.
La fabligilance ne s’improvise pas : elle se cultive par l’exercice régulier de la vérification factuelle et la connaissance approfondie des sujets abordés.
Adjectif dérivé : Fabligilant, e : Qui fait preuve de fabligilance, capable de discerner les inventions de l’IA. « Un lecteur fabligilant remarquera que ces citations n’existent dans aucune source vérifiable. »

« Sa fabligilance naturelle lui a permis de repérer immédiatement les incohérences subtiles dans ce texte apparemment documenté. »
« L’éducation à la fabligilance devrait commencer dès l’école primaire, à mesure que les élèves sont exposés aux contenus générés par IA. »
« La fabligilance est devenue une compétence essentielle à l’ère des contenus générés par IA, séparant ceux qui naviguent avec discernement de ceux qui succombent à la gobéria. »
Fusion ingénieuse de « fable » (récit inventé) et « vigilance« , ce terme désigne cette nouvelle forme d’esprit critique spécifiquement adaptée à l’ère de l’IA générative. Contrairement à la simple méfiance, la fabligilance est une compétence active et constructive qui permet de naviguer avec discernement dans un monde où la frontière entre information vérifiée et contenu généré devient de plus en plus poreuse.
Ce qui distingue la fabligilance de l’esprit critique traditionnel est sa capacité à détecter des erreurs particulièrement trompeuses : là où les fausses informations humaines contiennent souvent des indices révélateurs (biais évidents, erreurs grossières, incohérences stylistiques), les hallucinations de l’IA sont remarquablement fluides, cohérentes et convaincantes. Le lecteur fabligilant a développé une sensibilité particulière aux subtiles anomalies qui trahissent une génération artificielle : précision excessive, absence de nuances, citations trop parfaites, ou faits invérifiables présentés avec une assurance absolue.
La fabligilance s’appuie sur trois piliers : la connaissance du sujet (pour repérer les erreurs factuelles), la compréhension des limites des systèmes d’IA (pour anticiper leurs types d’hallucinations caractéristiques), et une pratique régulière de la vérification (pour ne pas succomber à la facilité de la gobéria). Elle représente l’antidote au moralouche qui nous saisit face à des contenus dont nous ne savons plus évaluer la fiabilité.
À l’heure où les lucidéïans s’efforcent de former les élèves à cette compétence essentielle, la fabligilance devient un enjeu éducatif majeur, peut-être aussi fondamental que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture à l’ère numérique.
Vous considérez-vous comme une personne fabligilante, ou avez-vous déjà été dupé par une hallucination d’IA particulièrement convaincante ?
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