Abécédaire Imaginaire de l’Intelligence Artificielle – Transformation du travail et des métiers

Orphelia

/ɔʁ.fe.lja/

n.m. ou n.f. Élève privé d’accès aux outils d’intelligence artificielle dans son parcours éducatif, en raison de fractures sociales, économiques ou territoriales.

Dans les zones rurales mal connectées ou les quartiers défavorisés, le nombre d’orphelias ne cesse de croître, creusant silencieusement un fossé éducatif qui pourrait devenir infranchissable.

« Dans cette école de quartier défavorisé, près d’un tiers des élèves sont des orphelias, sans accès aux outils d’IA que leurs camarades des établissements privilégiés utilisent quotidiennement. »

« Malgré son talent et sa motivation, Yanis reste un orphelia, handicapé dans sa progression par l’absence d’accès aux ressources d’intelligence artificielle devenues quasi indispensables. »

« Les orphelia d’aujourd’hui risquent de devenir les exclus professionnels de demain si nous ne réduisons pas rapidement cette nouvelle fracture éducative. »

Fusion poétique d’ »orphelin » et d’ »IA« , ce terme évoque avec une mélancolie saisissante ces élèves privés de ce qui devient rapidement un héritage éducatif fondamental : l’accès aux outils d’intelligence artificielle. Comme l’orphelin est privé de ses parents, l’orphelia est privé de ces technologies qui, pour le meilleur ou pour le pire, redéfinissent les modalités d’apprentissage et de réussite scolaire.

Cette nouvelle forme d’inégalité éducative est d’autant plus insidieuse qu’elle s’ajoute aux fractures sociales existantes, les amplifiant souvent. Alors que les païdéïans s’épanouissent en faisant de l’IA une alliée de leur développement intellectuel, les orphelias se retrouvent doublement pénalisés : exclus des bénéfices potentiels de ces outils, tout en devant concourir avec ceux qui y ont accès.

L’orphelia nous confronte ainsi à un paradoxe troublant de notre époque : les technologies censées démocratiser le savoir peuvent, sans vigilance collective, devenir les vecteurs de nouvelles formes d’exclusion. Ce concept nous rappelle que l’équité numérique n’est pas un luxe mais une nécessité, si nous ne voulons pas qu’une génération entière d’élèves se retrouve orpheline de la révolution cognitive en cours.

Avons-nous vraiment pris la mesure de cette nouvelle forme d’inégalité ? Comment garantir que l’IA en éducation soit un pont vers l’équité plutôt qu’un mur invisible séparant les privilégiés des orphelias ?

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