Crozon, le 10 avril 2025
Prompter, c’est douter.

Notre rapport à la pensée est en pleine mutation.
À l’IA, nous formulons nos requêtes. Nous attrapons ses réponses. À force de copiés-collés, nous lui déléguons recherche, analyse, synthèse.
À quel moment avons-nous cessé de penser par nous-mêmes ?
Victor Hugo aurait-il connu ChatGPT qu’il aurait … sans doute…. maintenu que « penser, c’est douter. »
Deux siècles après lui, le doute se doit d’être le plus grand moteur de notre pensée. Il est devenu notre dernière ligne de défense contre l’illusion de savoir.
Prompter n’est pas penser – c’est déléguer notre réflexion. Tout comme déléguer suppose vigilance et discernement, prompter nécessite d’avoir déjà pensé à ce que l’on cherche, d’avoir déjà structuré sa réflexion.
C’est le paradoxe de notre époque : plus nous avons d’outils pour penser, plus nous devons affiner notre art de questionner. Plus que jamais, avec l’IA, la qualité de la réponse dépend directement de la qualité de notre question.
Je veux cultiver cet art subtil : savoir quand et comment déléguer, sans jamais abdiquer ma responsabilité de penser. De douter. De questionner. Les LLM peuvent m’aider à explorer des idées, mais c’est mon doute – cette hésitation fertile, cette remise en question permanente – qui transforme l’information en connaissance véritable, partageable, débattable.
Notre vraie intelligence n’est pas dans notre capacité à obtenir des réponses, mais dans notre courage à les interroger.
Quand avez-vous douté pour la dernière fois d’une réponse générée par une IA, et pourquoi ce doute était-il précieux ?
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