Abécédaire Imaginaire de l’Intelligence Artificielle – Comportements individuels et adaptation
Ouimiardise
/wi.mjaʁ.diz/
n.f. Tendance à accepter sans réfléchir les suggestions et recommandations des systèmes d’IA, par facilité ou par confiance excessive.
La ouimiardise se répand dans tous les domaines, des choix de divertissement aux décisions professionnelles, substituant progressivement la délégation algorithmique à l’effort de discernement personnel.

« Sa ouimiardise l’a conduit à suivre aveuglément toutes les recommandations de son assistant vocal, jusqu’à modifier son itinéraire de vacances sur simple suggestion. »
« Les interfaces conçues pour encourager la ouimiardise minimisent délibérément les options de personnalisation avancée. »
« Combattre la ouimiardise nécessite un effort conscient pour questionner régulièrement les recommandations automatisées que nous recevons. »
Fusion révélatrice de « oui« , « IA » et « flemmardise« , ce terme capture l’essence de cette nouvelle forme de paresse intellectuelle qui consiste à acquiescer systématiquement aux suggestions des algorithmes. La ouimiardise se distingue de la simple crédulité (créduliciel) en ce qu’elle n’est pas tant liée à une confiance excessive qu’à un renoncement à l’effort de choisir par soi-même.
Ce comportement s’installe d’autant plus facilement que les systèmes d’IA sont conçus pour nous duponner en créant l’illusion d’une personnalisation parfaite, alors qu’ils nous orientent souvent vers des choix standardisés ou commercialement avantageux. La terminaison en « -ardise », directement empruntée à « flemmardise », souligne la dimension de laisser-aller, d’abandon progressif de notre autonomie décisionnelle au profit d’une facilité séduisante mais appauvrissante.
La ouimiardise représente l’un des dangers subtils de notre cohabitation avec l’IA : non pas la peur fantasmée d’une rébellion des machines, mais l’atrophie progressive de notre capacité à faire des choix réfléchis et personnels. Comme le bricoliard qui utilise l’IA sans cadre ni méthode, l’adepte de la ouimiardise risque de perdre peu à peu sa souveraineté cognitive, remplacée par une délégation de plus en plus étendue.
Avez-vous déjà pris conscience de votre propre ouimiardise ? Quand avez-vous pour la dernière fois remis en question une recommandation algorithmique plutôt que de simplement cliquer sur « J’accepte » ?
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