Abécédaire Imaginaire de l’Intelligence Artificielle – Impacts sociétaux et collectifs

Viatopie

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n.f. Troisième voie entre l’utopie et la dystopie, désignant un futur à la fois désirable et responsable qui se construit comme un chemin dynamique plutôt qu’une destination figée.

Face aux récits binaires du futur – l’utopie idéalisée ou la dystopie cauchemardesque – la viatopie offre une alternative nécessaire : un avenir que nous bâtissons collectivement, pas à pas, avec lucidité et espoir.

« Face aux défis de l’IA, nous avons besoin de viatopies mobilisatrices plutôt que de dystopies paralysantes ou d’utopies déconnectées. »

« Cette communauté a développé une viatopie inspirante qui concilie innovation technologique et préservation environnementale. »

« Les viatopies sont ces récits du futur qui nous donnent envie d’agir aujourd’hui, sans nous bercer d’illusions ni nous terrifier. »

Fusion élégante de « via » (chemin, voie) et « topie » (lieu, espace), ce terme vient compléter une triade conceptuelle restée longtemps incomplète. Si l’utopie (terme créé par Thomas More en 1516) nous offre des idéaux parfaits mais inatteignables, et si la dystopie (mot forgé par John Stuart Mill en 1868 pour décrire « ce qui est trop mauvais pour être praticable ») nous met en garde contre nos pires dérives, il manquait un concept pour désigner cette troisième voie – ni parfaite ni catastrophique, mais profondément humaine et constructive.

Kevin Kelly avait proposé « protopie » pour désigner un progrès incrémental, mais ce terme manquait de l’élégance et de la dimension active que porte la viatopie – un mot qui peut d’ailleurs facilement traverser les frontières linguistiques, comme l’ont fait avant lui ses deux prédécesseurs conceptuels.

Ce qui distingue la viatopie est son caractère processuel et participatif. L’émergence de l’intelligence artificielle rend ce concept plus crucial que jamais, pour deux raisons fondamentales : d’une part, l’IA accélère et amplifie les transformations sociétales, renforçant notre besoin de récits directeurs qui ne soient ni naïvement optimistes ni paralysants de pessimisme ; d’autre part, ces mêmes technologies nous offrent des outils sans précédent pour imaginer, modéliser et partager ces nouveaux récits collectifs.

La viatopie nous rappelle que tous les possibles nous sont offerts – c’est à nous de nous emparer du meilleur. Elle reconnaît les tensions et les contradictions inhérentes à toute société, mais les aborde comme des dynamiques créatives plutôt que comme des obstacles insurmontables. À l’heure où le clivström technologique creuse les inégalités et où les récits dominants oscillent entre technophilie béate et technophobie alarmiste, la viatopie nous offre un espace mental et social pour imaginer des futurs technologiques qui seraient à la fois ambitieux et inclusifs, innovants et responsables.

Quelle viatopie pourriez-vous contribuer à construire dans votre domaine ? Comment cette approche pourrait-elle transformer votre vision de l’avenir de l’intelligence artificielle et votre capacité à agir sur son développement ?

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